Appel à communications : l’homme face à la maladie dans les sociétés asiatiques

La Société Asiatique organise un colloque autour du thème :

L’homme face à la maladie dans les sociétés asiatiques

Le colloque se tiendra à huis clos le 3 et 4 décembre 2020 à la Fondation Hugot du Collège de France et à l’AIBL.

Date limite pour envoyer sa proposition : 25 septembre 2020.

Les propositions de communication, accompagnées d’un résumé, de la mention de la fonction de l’auteur et de son courriel, doivent être adressées à : jm.mouton@wanadoo.fr

Il a été souvent répété, durant l’épisode du Covid 19, que les civilisations de l’Asie ne réagissaient pas de la même manière que l’Occident face à la pandémie. Le colloque de cette année se propose précisément d’examiner ces sociétés face à la maladie pour étudier sur la longue durée « cette singularité asiatique », ou plutôt « ces singularités asiatiques », depuis le monde arabe jusqu’à la Chine, l’Inde et le Japon.

L’attitude adoptée face à la maladie peut trouver son origine dans des pratiques issues d’une littérature savante, remontant souvent à des temps anciens et provenant parfois aussi d’autres aires culturelles comme la médecine galénique traduite à Bagdad au VIIIe siècle dans la fameuse Maison de la sagesse et ensuite largement adoptée par les médecins arabes du Moyen Âge. Tout aussi fréquent semble être le recours aux pratiques ancestrales transmises oralement de génération en génération ou encore aux procédés empiriques aux résultats inexplicables.

Il s’agira non seulement de savoir comment on identifiait la maladie, mais aussi quelles étaient les pratiques curatives et les conseils prophylactiques de la médecine savante comme populaire. Les réponses à la maladie pouvaient être autres que médicales en ayant recours aux forces spirituelles ou encore à des pratiques magiques par le biais de prières et d’offrandes, par l’accomplissement de pratiques rituelles, par le port de talismans ou encore par des pèlerinages dont la destination variait selon la nature du mal à traiter.

Les attitudes face à la maladie pouvaient aller de l’espoir de guérison engendrant un certain pragmatisme chez les malades (nouveaux comportements, nouvelles pratiques religieuses, nouveaux remèdes), au fatalisme, à la résignation ou encore à la volonté de se mettre en règle avec l’Au-delà. Ces différentes attitudes conditionnaient le paysage du malade qui pouvait se réduire à la demeure familiale, à un établissement spécialisé ou encore à un établissement religieux choisi comme dernière retraite. L’espoir pouvait se traduire par l’usage de thérapies nouvelles ou encore par des déplacements plus lointains pour consulter un praticien de renom, effectuer un pèlerinage auprès d’un saint guérisseur ou d’une source miraculeuse ou encore gagner des régions au climat plus sains.

Enfin le rang de l’individu dans la société, son âge, son origine et son sexe, constituaient d’autres facteurs engendrant des réactions individuelles ou collectives et entraînant des réponses et des traitements variés qui échappaient bien souvent à la volonté de l’individu malade et qui pouvaient aussi bien faire de lui un « saint » qu’un « pestiféré ».

Les communications attendues pourront ainsi évoquer la question sous ces multiples aspects touchant tant autant à l’histoire des mentalités et des croyances qu’à celle de la médecine en mettant à chaque fois le malade au cœur de la réflexion.

Le colloque se tiendra à huis clos le jeudi 3 décembre 2020 à la Fondation Hugot du Collège de France et le vendredi 4 décembre 2020 à l’AIBL dans la grande salle des séances. Les communications seront enregistrées et mises à la disposition des membres de la Société Asiatique sur son site internet et sur sa page Facebook.

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