Journée d’étude SFEMT : le 28 mars 2014, à Paris

Une nonne se fait tondre les cheveux (Tashi Gönsar, Minyag, 2003)
Une nonne se fait tondre les cheveux (Tashi Gönsar, Minyag, 2003)

Appel à communications :

Trichologie tibétaine. Les cheveux et leur traitement dans l’aire tibétaine

 

Les cheveux (et plus largement les poils) sont un élément central de présentation et du soin de soi, un symbole puissant et un marqueur identitaire important : ils sont liés à la sexualité, au genre, au statut social et religieux, ou encore au pouvoir rituel. À l’interface du biologique et du social, les cheveux soulèvent des questions importantes sur la corporéité. Un des éléments du corps se prêtant sans doute le plus à un façonnage, ils sont le lieu d’une importante élaboration symbolique, affective et morale. Au Tibet, les moines et nonnes aux cheveux rasés côtoient des pratiquants tantriques à chevelure longue. Dans le contexte rnying-ma-pa, après avoir reçu une « initiation des cheveux » (skra-dbang), les tantristes sngags-pa ne se coupent (et parfois ne se nettoient) plus les cheveux. Du côté des laïcs, les hommes du Kham arborent une longue chevelure ornée, tandis que les femmes au Bhoutan portent les cheveux courts. Dans certaines régions de l’Amdo, l’époux est appelé le gardien des cheveux (skra-bdag) de son épouse. Quelles significations sont attachées aux cheveux, tant dans la sphère privée que la sphère publique, chez les laïques et chez les religieux, dans les textes et dans la pratique ? Comment les normes en la matière évoluent-elles lors de la confrontation avec le monde chinois, l’exil, les médias globalisés, où d’autres règles sont en vigueur ?

Désireuse de contribuer à une meilleure connaissance du monde tibétain, traditionnel et contemporain, en explorant un aspect central mais largement ignoré par la recherche tibétologique, la SFEMT organise une journée d’étude le 28 mars 2014, qui aura pour but d’approfondir nos connaissances sur les cheveux et leur traitement socioculturel, à partir de contextes tibétains et himalayens.

Nous invitons les chercheurs intéressés à nous envoyer une proposition de communication, sous forme d’un résumé de 500 mots maximum. Date limite pour cet envoi (prolongé) : 30 octobre 2013.

A titre indicatif, les thèmes que nous souhaitons aborder sont les suivants :

– rituels laïcs ou religieux autour des cheveux

– les coiffures ou coiffes (à l’exclusion des chapeaux, couvre-chef)

– les cheveux dans la littérature et les arts profanes ou sacrés

– les soins capillaires

– les codes et normes régissant la chevelure

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